"Count Basie and his Orchestra" dans Jumpin' at the woodside (1965)

Composé en 1938, ce “morceau signature” de l’orchestre de Count Basie est un classique en matière de swing.

Intitulé en référence au Woodside Hotel de Harlem - sorte de base arrière de musiciens entre deux tournées et théâtre de sauteries musicales spontanées - le morceau démarre de façon tonitruante sur un tempo qui nous invite en effet à “bondir” (ou du moins, à dodeliner du chef !).

Mais c’est l’entrée fracassante des cuivres dans le morceau qui, en débutant le thème, crée une sorte d’ascension vertigineuse et emporte l’auditeur dans une rythmique saisissante. A partir de là, on n’en finit plus de monter ! La mécanique implacable et bien huilée de cet orchestre nous fait battre la mesure dans un réflexe aussi inconscient qu’entêtant.

Cette machinerie est toute au service du saxophoniste star Eddie “Lockjaw” Davis dont le solo impressionne par sa fluidité et son éloquence. Un prêche de deux minutes trente qui emportera la conviction même des plus sceptiques. Tout aussi impressionnant, le détachement qu’il affiche par rapport à sa propre prouesse. Piece of cake, Eddie !